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Les fêtes de Pâques

De Cuzco à Arequipa jusqu'à Lima

Nous sommes arrivés à Cuzco pendant la Semaine Sainte.

 

La Semaine Sainte commence le Dimanche des Rameaux mais, dès le jeudi, on a pu observer les premiers défilés colorés et vivants à la Place des Armes. Les festivités se terminent le Dimanche de Pâques.

 

La semaine représente la période entre laquelle Jésus, selon la Bible, est rentré à Jérusalem, acclamé par une foule agitant des palmes (d’où le lien palmes-rameaux), et la journée où il est décédé sur la croix.

 

Pâques représente sa résurrection.

 

A travers cette article, je vais vous raconter notre séjour dans 3 villes du Pérou pour lesquelles les fêtes de Pâques sont l'occasion de sortir, se recueillir et célébrer en musique.

Un festival de couleurs


Nous sommes arrivés tard, le 10 avril à Cuzco.

Le lendemain, nous décidons de visiter la ville avec les free-tours (visite gratuite que l'on a souvent faite en Amérique du Sud). Arrivés à la Place des Armes, nos plans ont changé du fait des nombreuses manifestations populaires sur la place pour le début des fêtes.

  On assiste alors à un spectacle vraiment coloré autour de danse traditionnelle reprenant les coutumes. Tout cela sur un fond musical avec des fanfares. Les enfants sont restés bouche ouverte à regarder les gens sauter danser, reprendre des scènes de la vie. Lucian a bien apprécié les danses traditionnelles avec un lasso. Chaque groupe reprenait des scènes de la vie quotidienne, le travail dans les champs mais aussi les disputes, les rivalités et l'amour.

Le vendredi 12 avril nous avons quitté Cuzco pour fêter non pas une fête sainte mais mes 40 ans, nous développerons cette journée culturelle et  sportive dans un autre article.

Procession et gourmandises.


Les festivités que nous verrons ensuite seront lors du dimanche des Rameaux. Les gens sont rassemblés devant la cathédrale, l'ambiance y est plus solennelle et calme. Les confréries défilent par groupe en costumes avec une cravate et une cape rouge. Devant chaque église, il y des vendeuses de croix. Elles tressent les croix avec des rameaux d'olivier, du romarin, du buis et des branches de palmier. Il est de tradition d'accrocher une croix dans sa maison pour être protégé toute l'année. L'intérieur de la cathédrale est bondé de monde, nous nous faufilons pour voir l'autel qui est décoré de glaïeuls rouge vif.

Le dimanche de Pâques reste surtout un moment de partage et de rassemblement entre familles. Après la procession, la tradition veut que l'on mange 12 plats, toujours autour de plat typique comme des empanadas, le Cuy (cochon d'Inde) et de nombreuses pâtisseries.

Dans la nuit de dimanche à lundi, nous avons pris le bus de nuit pour rejoindre Arequipa, La visite de la ville se fera après une petite sieste. Notre première surprise a été de voir les pierres blanches des bâtiments de la ville, le sillar, une pierre volcanique.

 

Les fêtes de Pâques se passent en famille au Pérou. Ce sera pour nous avec la grande famille des "tourdumondistes". L'ambiance est vraiment sympathique : nous sommes content d'échanger autour d'un repas nos plans, nos galères et les enfants sont heureux de se rencontrer. Nous finissons la soirée sur le trottoir à se raconter des blagues en se souhaitant à chacun une bonne route.

 

Le lendemain, toujours dans le but de voir et participer au festivités de Pâques, le restaurateur où nous avons mangé le midi (le Ratatouille, un restaurant où nous avions déjà mangé la veille et qui nous a attiré par son nom français et l'envie de manger des légumes frais) nous indique qu'il y a une procession au départ d'une l'église du centre-ville. Très contents de cette nouvelle, nous visitons les rues de la ville en attendant 17h30. Nous sommes bien placés, derrière les grilles de l'église, et regardons les préparations. Des enfants de cœur attendent devant la porte et aussi beaucoup d'hommes et quelques femmes habillés en costume et cape violette sont regroupées par petits groupes. Chacun rentre par ordre dans l'église et nous remarquons qu'une femme monte sur le ponton de l'église harnaché par un mousqueton.

Les cloches sonnent et résonnent, la fanfare commence à jouer : c'est le début du défilé et la femme en hauteur jette des pétales de fleurs jaunes sur les groupes qui sortent de l'église. Les hommes portent les chars sur une épaule, ils se relaieront pendant toute la procession selon un ordre et un rythme donné par un chef de char. 

L'émotion des gens est vraiment communicative à la sortie de chaque char. Il y a maintenant autour de nous une foule immense. De loin, nous voyons maintenant les chars qui se balancent de gauche à droite. La population est si dense qu'on a l'impression qu'ils dansent sur la foule. Les lumières rouges des bougies rajoutent de la magie à ce spectacle divin. Une femme à côté de nous me prend la main à chaque sortie de char pour me dire le nom du saint. Un des char n'est porté que par des femmes : c'est celui de la Vierge. De manière plus inquiétante, des hommes cagoulés et pieds nus portent la croix du Christ.

Nous baignons dans la même ambiance recueillie et fraternelle. Nous décidons de les suivre mais nous n'irons pas jusqu'à la fin de la première rue car il y a trop de monde. Nous décidons de suivre la fin de ce spectacle devant une soupe de quinoa, une trucha et un verre de Pisco sur une des terrasses à touriste devant la place des Armes. Le menu est trois fois plus cher qu'ailleurs, 20 sols ( 5 euros !), mais nous sommes aux premières loges.

La journée du 17, nous avons visité la ville avec le free tour, notamment les nombreuses cours intérieures, en essayant d'avoir plus d'informations sur les traditions Pascales. Nous étions très nombreux ce jour-là et la visite s'est avérée beaucoup moins chaleureuse et beaucoup plus scolaire qu'à l'habitude. Nous avons visité la première université péruvienne, fondée par le héros national Bolivar et avons fini par la visite de la cathédrale.


Selon la tradition, les croyants  vont au soir du Jeudi Saint dans 14 églises pour prier.


Cet événement se fait généralement en famille. L'une des église comporte une scène du dernier repas du Christ adapté aux coutumes culinaires du Pérou, avec du cochon d'Inde et du choclo (maïs local) sur la table !

Nous arrivons le 20 avril à Lima et logeons pour 3 jours dans le quartier de Miraflores. Il y a beaucoup de monde dans les rues et dans le centre ville.pour les fêtes de Pâques : le samedi soir, toutes les églises sont ouvertes, les messes se suivent et l'odeur de l'encens est vraiment forte. La foule est vraiment très importante donc nous restons dans le quartier de notre appartement pour le dimanche de Pâques.


Les enfants n'ont pas cherché les œufs le dimanche car la tradition n'existe pas au Pérou.

 A la place, nous sommes allés le lundi de Pâques au Musée du Chocolat où ils ont participé à un atelier de fabrication de chocolat pendant que Jérémie et moi dégustions une crêpe et une mousse au chocolat en terrasse.

Nous avons frôlé la crise de foie car il a fallu terminer tous les chocolats fabriqués par les enfants avant de partir direction l'aéroport pour les États-Unis, très contents d'avoir visité ce pays en cette période de fête.