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Notre road trip dans l'Ouest Américain en RV

Et voici l'incontournable d'une visite de l'ouest des Etats-Unis : partir pour un road trip pour aller explorer les contrées désertiques du continent américain. Certains le font à moto via la mythique Road 66 mais nous avons privilégié le confort et la commodité d'un camping car (ou RV pour Recreational Vehicle).

Rien à voir avec nos petits véhicules australiens ou néo-zélandais : ici on voit grand ! Avec notre joli C25 (pour 25 pieds de long, soit 7m50) de Cruise America, muni de toilettes, douches et d'un moteur V8, nous pensions passer pour les dieux de la route. En fait... pas tout à fait. Et vous verrez pourquoi.

Cet article se lit conjointement à notre article précédent sur les randonnées. Nous avons réservé certains de nos logements au maximum en avance car les campings dans les parcs naturels sont très vite pleins, avec plusieurs mois d'avance pour Grand Canyon par exemple. En termes de campings, vous pouvez trouver de tout : un emplacement sur un parking de supermarché (type Walmart), un simple emplacement au milieu des bois (20-30$ environ) jusqu'au camping de luxe. Nous avons privilégié les campings Kampgrounds Of America (KOA) qui offrent d'excellentes prestations pour des prix raisonnables (40-70$/nuit). Prenez leur carte et vous bénéficierez de 10% de réduction et d'un système de récompenses en fonction des réservations faites.

Sachez que nous avons fait un comparatif entre les coûts d'un road trip voiture vs RV. Nous présenterons aussi un descriptif des astuces, comportements, caractéristiques de la route aux USA sur un article séparé qui viendra après celui-ci.

A vos marques, prêts, partez pour 22 jours et 4500 km sur les routes avec nous !

Grand Canyon Village (2 jours)

Nous voilà confortablement installés au volant de notre C25 et nous devons déjà aligner les kilomètres, pardon les miles. Nous avions prévu d'atteindre le Grand Canyon en 3 jours, en prenant la Route 66, mais le manque de disponibilités des campings nous commandait de faire ce trajet en 2 jours. Il ne fallait pas trainer ! Nous aurions volontiers passé la première nuit à Kingman, ville charnière de la mythique Road 66, si ce n'était l'inconnue de la circulation à Los Angeles.

Et nous avons bien fait ! Los Angeles est une ville tentaculaire, avec un trafic catastrophique : 3 heures nous ont été nécessaires pour traverser du sud vers le nord. Nos premiers 200 miles ont été désespérément longs et nous arrivons la nuit tombée en périphérie de Barstow. Le temps de trouver un supermarché pour remplir le frigo et nous voilà à manger rapidement dans notre RV en prévision des 400 miles qui nous attendent le lendemain.

Pas le temps de suivre la Road 66, il faut que l'on abatte les miles. Nous approchons du Nevada et du fleuve Colorado. Déjà se dessinent les premiers casinos et complexes qui marquent l'exubérance américaine. Le temps de quelques photos et d'un repas au bord du fleuve et nous traversons l'Arizona et quittons la route 66 pour nous élever dans la forêt en direction du Grand Canyon. Le camping, situé à deux pas du village, est perdu dans la forêt. Nous y croisons les fameux "Mule Deers" (rennes avec des grosses oreilles d'âne) et nous sentons tout petits à côté des buses/RV que nous croisons pour la première fois.

Des bus ! Nous croyons que ce n'étaient que quelques illuminés interviewés pour des émissions telles que Capital "Spécial vacances" ou Zone Interdite "Ils ont tout abandonné pour vivre en camping car". Pas du tout. La quasi totalité des véhicules du camping est bien plus grande que le nôtre. Il s'agit pour la plupart de bus aménagés, avec panneaux ouvrants (slide-outs) et remorquant un véhicule genre Jeep. Et tout cela pour le couple moyen de retraités américains, avec bien souvent un ou deux compagnons à poils. Des véhicules tout confort mais ne nous demandez pas combien ça consomme, cela doit être vertigineux !

Fin avril, les nuits sont bien froides à 2000 mètres d'altitude. Cela nous donne un bon avant-goût de ce qui va nous attendre pour les prochaines étapes. Mais place à la visite du Grand Canyon, d'abord dans le bus qui nous emmène au bout du trail puis le long de la voie ferrée avec des trains d'époque. Fin d'après midi, après de fortes émotions et des panorama vertigineux, nous voilà repartis pour 4 heures de route en direction de Monument Valley.

Monument Valley (2 jours)

On ne peut pas dire que l'on a fait l'Ouest Américain sans passer par cet endroit. Monument Valley est le lieu symbolique de ce mélange de roches et de sable que constituent ces contrées désertiques. Cela fut pour nous d'autant plus fort que nous sommes arrivés en pleine nuit sans savoir ce qui allait nous attendre le lendemain. Pourtant nous avons bien croisé quelques canyons avant le crépuscule mais nous ne nous attendions pas à trouver un KOA perdu au milieu du désert. Et le réveil fut magique : une grande plaine entourée de socles de grès érodés par le vent où la végétation du printemps contrastait avec la couleur ocre du sable alentour. Et Lucian qui fait de la balançoire au milieu de ce camping de nulle-part. John Wayne a tourné ses meilleurs films de cowboys en pays Navajo, Juju y a laissé sa marque et nous y avons passé un de nos plus beaux coucher de soleil.

Nous repartons après deux jours en direction du nord de l'Utah entre les hautes plaines. La route, droite et vallonnée, rappelle celle d'un film. Bingo ! Nous suivons les pas de Forest Gump jusqu'à ce qu'il rebrousse chemin devant cette immensité (en fait dans le film, il était juste fatigué ou... en avait un peu marre). Nous, nous continuons jusqu'à la prochaine ville. 

Moab et Arches Park (2 jours)

Nous n'étions pas sensés pousser aussi au nord et nous avions rajouté cette étape à la dernière minute. Grand bien nous en a pris. Car nous nous aventurons en plein Utah, le pays des Mormons. Nous ne connaissions pas l'histoire de ces gens qui ont tout abandonné pour partir coloniser ces territoires hostiles à la recherche de la Terre Promise. Il nous a fallu traverser la rivière San Juan et arriver à Bluff pour en savoir un peu plus. Ce village de colons a été créé il y a 140 ans lorsque quelques familles sont parties pour un grand trek de 6 mois à travers les contrées désertiques. Plusieurs groupes avaient péri dans des périples similaires mais ceux-là, mus par leur foi, ont enduré le froid et les chaleurs pour atteindre  ce petit paradis perdu entre des falaises. Le village de pionniers a retracé leur histoire, préservé leurs maisons et les enfants se sont plu en colons puis chercheurs d'or amateurs. Un grand moment de tolérance et d'humilité devant tant de persévérance. 

Quelques heures plus tard, nous arrivons sur Moab, ville au prénom biblique qui enjambe le Colorado. Ici, les montagnes enneigées font face au Parc des Arches, où nous avons passé deux jours fantastiques. Ces paysages laissent une impression de calme devant cette immensité de roches sculptées par le gel et le vent. La pluie nous a stoppés lors de notre visite et nous aurions bien eu besoin de 2 jours supplémentaires pour pouvoir profiter au mieux de ces paysages. C'est probablement l'une de nos plus belles étapes sur ce trajet, situé à une dizaine de km de notre KOA. A recommander sans hésitation.

A partir de ce moment aussi, nous réalisons que la vibration de notre rétroviseur n'était pas normale car la vis qui maintenait ce dernier cassa net, ce qui nous condamna à effectuer le reste du road trip avec le seul rétroviseur conducteur. Pas très rassurant sur les routes...

Bryce Canyon (2 jours)

Cap au sud maintenant pour rejoindre Bryce Canyon. Nous prenons l'interstate 70 pour sortir sur la Highway 24. Les paysages désertiques se succèdent puis cèdent la place aux forêts du Parc de Capitol Reef où nous aurions bien passé quelques jours au milieu des mule deers si nous avions su qu'il existait ! Mais nous devons poursuivre encore une bonne centaine de miles en direction de Bryce Canyon, en prenant la Highway 12 qui nous a été vendue par un tour opérateur italien que nous avions croisé à Monument Valley. La route jonchée d'arc-en-ciels monte très vite dans la montagne. Étrange cette impression de se trouver entre milieux désertiques et montagnes où nous rencontrons la neige. Début mai, pour le dernier épisode hivernal de la saison, nous voilà pris dans une tempête de neige à près de 7000 pieds (2300m) d'altitude ! Heureusement que nous redescendons rapidement dans la vallée par une route de crêtes, cernées par deux ravins et arrivons à la nuit tombée au KOA. Ce soir, il neige et nous grelotons dans nos duvets mais au petit matin, nous découvrirons l'une des plus belles vallées de l'ouest américain.

Zion (1 jour)

Non loin de Bryce se dresse la vallée de Zion, appelée ainsi par les Mormons qui croyaient y retrouver la Sion de la Bible. De l'interstate 89, nous prenons la highway 9 qui serpente, serpente, jusqu'à l'entrée. Une fois n'est pas coutume, nous ne passons pas gratuitement avec notre pass magique car il faut s’acquitter de $15 supplémentaires du fait de la taille de notre RV. Nous ne comprenons pas tout de suite car notre C25 zigzague sans difficulté entre des montagnes lissées par les glaciers. Cependant, au deuxième tunnel, la circulation devient alternée afin que les RV puissent circuler au milieu de la route pour ne pas accrocher le toit. Nous débouchonse en haut d'une vallée cernée de falaises qu'il faut ensuite descendre au frein moteur.

Mule deers, écureuils et multitude d'oiseaux nous accueillent. La vallée a vraiment ce petit côté de paradis perdu au milieu du désert !

Las Vegas (3 jours)

De la biblique Zion à Sin City (ville du péché, surnom de Las Vegas), il n'y a que 3 heures de route. Nous prenons l'Interstate 15 puis sortons sur la 169 afin de nous rapprocher du Lac Mead sur le Colorado. Derniers moments de calme dans le désert avant d'arriver au Lake Las Vegas. Si près du célèbre Hoover Dam et pourtant, nous n'y sommes pas passés. Nous avons foncé vers cette ville dont on nous avait tant parlé.

Première surprise : le KOA est occupé par une majorité de... résidents. Le rêve américain doit posséder quelques limites car même si ces derniers ne semblaient pas malheureux de leur condition (après tout, ils ont l'eau, l'électricité, la piscine et le jacuzzi !), avoir une caravane comme résidence principale est tout de même peu commun en France. Le camping colle Sam's Town, un fameux casino qui a donné le titre du premier album des Killers. On en a aussi profité pour laisser 100$ à un serrurier peu aimable qui nous a  ouvert notre coffre après qu'on y ait cassé la clef dans la serrure. Bref, cela commence mal mais on brûle de curiosité de visiter cette ville.

Nous ne voulons pas vous décevoir, mais dans la ville où tout est fait pour que l'on dépense son argent dans des fêtes, casinos ou spectacles, nous n'en avons fait aucun. Donc pas de Céline Dion, ni de Enrique Iglesias, ni même de conférence de Bill et Hilary. Non, rien. Pas de spectacle de magie ou de ballet, tous à plus de $80 par personne. Exit aussi les casinos car il aurait fallu faire garder les enfants (interdiction aux moins de 18 ans d'autant plus qu'il s'agit de lieux fumeurs). En deux jours et 3 nuits, nous irons à l'essentiel. Les boutiques Coca Cola, M&M's, quelques bars, le Bellagio avec son spectacle sur l'eau et petit jardin japonais, le César Palace, d'autres palaces, quelques rues de débauche, des répliques plus ou moins réussies de Venise, Paris, les pyramides, et bien sûr, la vieille ville et son quartier de Fremont. Avec son toit illuminé sur près d'un kilomètre, ce quartier a des airs d'Ibiza, en puissance dix. Tout est exubérance : nous y croisons des bodybuildés, des enfants surdoués au chant ou la danse, des groupes à tous les coins de rue, des déguisements, bref tout pour vous donner envie de leur donner quelques dollars pour des photos inoubliables.

Mais nous avions faim et rien de tel que le Heart Attack Grill. Pas besoin de traduction pour comprendre que tout y sera peu diététique. On est pesés à l'entrée (on mange gratuitement si l'on dépasse les 165 kg !), on s'habille en patients, escortés par des infirmières charmantes qui nous prennent notre commande. La carte est peu chère et alléchante puisque l'on peut commander jusqu'au burger octuple pontage (8 steaks), du vin servi en perfusion et de la vraie glace bien crémeuse. Pas attention ! Les charmantes infirmières veillent à ce que tout soit fini. Et gare à ceux qui calent en route. Ils auront droit à de violents coups de planche sur les fesses car ici la fessée est fortement recommandée pour ceux qui ont les yeux plus gros que le ventre. Les enfants ne se sont pas faits prier et nous nous sommes forcés pour sauver nos fesses...

Heureux hasard des dates, nous avons pu aussi retrouver nos amis Céline, Claude et Louise pour une soirée très agréable sur Vegas. Le temps de reprendre quelques forces avant la suite du road trip et de savourer des burgers en écoutant les nouvelles de France.

Death Valley (1 jour)

Car on oublie très vite que même si des pics enneigés dominent Las Vegas, nous sommes en plein désert et qu'à 100 km de là se trouve la Vallée de La Mort. Une destination à ne pas prendre à la légère : nous avons acheté 3 gallons d'eau, fait le plein (à environ $2,7/gallon, de tels prix feraient pâlir plus d'un gilet jaune) et mis nos tenues les plus légères.

Nous quittons la highway 160 à Pahrump  puis descendons sur la 178. Shoshone est le dernier poste habité avant de quitter toute civilisation. Le prix de l'essence bat le record des USA : $5,4/gallon. La route s'élève puis redescend progressivement vers une étendue où la végétation se fait de plus en plus rare. Nous croisons les vestiges d'exploitation de chercheurs d'or qui ont dû rôtir et risquer leur vie pour ne rien en tirer. La plaine de sable laisse la place à de grandes étendues blanchâtres de sel déposé au fil des ans par les eaux de fonte du pic qui culmine à 3500 mètres au dessus. Nous atteignons Badwater qui tient son nom du fait de la trop forte salinité de ses eaux pour sauver quiconque mourant de soif. Nous sommes sous le niveau de la mer et il fait un bon 38°C, très acceptable par rapport aux pics estivaux à 50°C.

Nous ne trainons tout de même pas trop ni ne nous hasardons à randonner dans quelques canyons alentours : le panneau annonçant de possibles serpents à sonnettes en a découragé certains... Nous passons Furnace Creek avec son camping à l'abandon mais son hôtel haut de gamme (version tu visites Death Valley en sirotant un mojito), croisons un chacal bien famélique et remontons jusqu'au niveau de la mer pour longer des dunes de sable et arriver à Stovepipe Wells. Ambiance western, avec les chaises à bascule, les têtes de mort, le saloon et les paysages désertiques à perte de vue. Joyeuse surprise : l'hôtel qui gère les 10 emplacements possède... une piscine ! Les enfants se sont fait une joie d'en profiter.

Mammoth Lakes (2 jours)

Nous remontons au-dessus de la Vallée de la Mort pour Lone Pines et la vallée de l'ex-rivière Owens. Ex car toutes les eaux de fonte des montagnes qui se dressent devant nous (pour info, le Mount Whitney, tout proche, est le plus haut pic des USA) sont intégralement détournées pour approvisionner Los Angeles. La vallée à l'abandon paraît bien morne et nous avalons rapidement notre déjeuner aux abord des restes du Lac Owen avant de rejoindre la route de Mammoth Lakes. La neige paraît proche, tellement proche que plus les kilomètres défilent, plus elle se rapproche de la route.

A Mammoth, ce sont des murs de neige sale encore non fondue qui nous attendent au camping. Une mauvaise estimation du lieu nous a laissé un temps imaginer que ce paradis de la randonnée estivale le serait aussi en fin de printemps. Las, la station de ski est même encore ouverte ! Mais le printemps montre quand même son nez car à l'accueil on nous dit de ne pas laisser trainer de nourriture pour ne pas attirer les ours ! Nous en profiterons toutefois pour parfaire nos techniques de scouts pour les grillades au feu de camp et les marshmallows fondants. La neige ne nous arrêtera pas non plus dans nos randonnées que nous ferons dans les montagnes avoisinantes.

Yosemite ou le parc maudit (2 jours)

De Mammoth Lakes à Yosemite il n'y a que 70 km. Enfin une étape courte. La Highway 120, surnommée Tioga Road à cet endroit, mène directement sur la vallée. Enfin cela c'est sur le papier. En pratique, la route est fermée en hiver et il y a moins d'une chance sur 4 qu'elle soit ouverte le 10 mai. Et comme il est tombé 75% plus de neige que d'habitude cet hiver, on vous le donne dans le mille : elle était fermée ! Idem pour la 108 et la 4 plus au nord. Il ne reste que la 88 d'ouverte, ce qui représente un joli trajet de plus de 6h00 !

Mais nous tenons absolument à voir Yosemite et nous irons coûte que coûte. Tant qu'à avaler des miles autant en profiter. D'abord le Mono Lake, grand lac salé sauvé in extremis de la soif de Los Angeles. Puis nous partons sur une succession de petits villages bien perdus aux confins de la Californie et du Nevada. D'ailleurs nous en sommes si proches que nous bifurquons à Topaz Lake pour une incursion d'une heure dans cet état, notamment pour faire le plein, beaucoup moins cher qu'en Californie (50 ct de moins au gallon, cela ne se refuse pas). Enfin la highway 88 fonce vers l'ouest. Nous montons, montons jusqu'à plus de 7000 pieds encore et à voir les congères sur le bord de la route, on se dit qu'on a de la chance que cette dernière soit ouverte.

La descente côté ouest est toute aussi sinueuse. Nous débouchons sur San Andreas, célèbre pour sa faille et un jour pour son grand tremblement de terre. Nous imaginions la fin de la route dans la vallée mais rien de tel : des enchaînements sans fin de montées et descentes sur des collines nous ont encore retardés. Enfin nous voilà au camping, bien perdu sur la route 120 et encore loin de Yosemite (45 miles). Mais place au feu et aux marshmallows qui deviennent notre petit plaisir de la soirée.

La route vers le parc le lendemain nous rappelle cruellement que Yosemite avait fait la une l'année dernière pour avoir été partiellement ravagé par l'un des grands feux qu'avait connus la Californie. Des tiges noircies s'élèvent parmi les troncs coupés à la hâte par les pompiers pour essayer de ralentir le feu. Ce spectacle désolant laisse heureusement place à la vallée tant attendue. Son creux verdoyant est dominé par de hautes falaises d'où coulent des cascades gonflées par la fonte des neiges. Sauf qu'il y a un monde fou aujourd'hui et nous perdons une bonne heure pour nous garer finalement sur un parking un peu excentré. Nous ne ferons que deux petites randonnées et reviendrons de bonne heure pour une plus grande le lendemain. 

Nous décollons à 10h plein d'espoirs mais avions oublié que nous étions... samedi ! Après une bonne heure et demie de trajet et d'attente au péage du parc, nous atteignons la première intersection qui marque l'entrée de la vallée. Un panneau indique que les parkings sont complets (de même que les campings et les tentes rudimentaires) mais nous rejoignons la boucle des véhicules qui circulent sans fin dans le parc en quête d'une place de stationnement. Une heure et demie au pas jusqu'à  ce que nous rebroussions chemin. Décidément nous étions maudits avec ce parc. 

Il nous faudra attendre le jour de notre départ pour que  nous puissions enfin remonter la vallée et découvrir de plus près les cascades. Il était temps car le soir-même, nous dormons sur San Francisco.  

San Francisco et le concert humide (3 jours)

La descente le long de la rivière Merced suit des gorges fortement atteintes par les incendies des années précédentes. Nous rejoignons ensuite les collines qui bordent la plaine du Fleuve San Juan, zone semi-désertique si elle n'était pas totalement irriguée. Ici sont cultivés sous un soleil généreux tout au long de l'année tout ce que vous pouvez acheter à des milliers de kilomètres alentours : fruits (fraises, amandes, cerises, pêches, oranges, avocats), légumes de toutes sortes. Nous nous trouvons dans le temple de la culture intensive. Hormis l'intérêt pour le cours de géographie de Juliette, nous n'avons pas ressenti la même excitation que pour les jours précédents. Nous traversons la plaine qui s'étend à perte de vue jusqu'à un contrefort montagneux aride. La bifurcation au nord nous emmène sur les routes chargées de l'agglomération de San Francisco. Une bonne heure plus tard (on retrouve quelques similitudes avec Los Angeles en termes de circulation...), nous voici arrivés dans un camping situé au sud de la ville.

Personne pour nous accueillir. Pas même une lettre avec des instructions. Nous comprenons vite qu'il s'agit plus d'un terrain où habitent près de 500 personnes dans leur caravane à l'année plutôt qu'un camping de vacances. D'ailleurs, à 21h30, nous trouvons les toilettes et les douches closes : extinction des feux à 21h ! Au lit car demain San Francisco nous attend.

Un petit Uber et nous voilà en ville. Nous retrouvons Cécile, Claude et Louise que nous avions laissés à Vegas et arpentons un parc sur les hauteurs de la ville, non loin de la célèbre maison bleue de Maxime Le Forestier. Puis voilà Main Street qui mène au centre-ville. C'est la première fois que nous visitons une grande ville américaine "normale" (Vegas ressemble plus à Ibiza) et, surprise !, le centre rassemble toute la misère du monde. Drogués, SDF, personnes un peu dérangées : rien de bien dangereux sur la rue principale mais nous sommes bien troublés car nous ne nous attendions pas du tout à voir cela. Vite nous prenons un tramway pour passer du côté de la baie.

L'ambiance ici s'avère bien différente et nous découvrons le Musée Mécanique et ses jeux anciens, visitons un sous-marin datant de la Seconde Guerre Mondiale et prenons une des nombreuses spécialités à base de fruits de mer (attention aux mouettes voleuses !).

Le lendemain est consacré à la visite de la ville en vélo. Un grand tour part du port en direction du célèbre Golden Gate puis l'on longe la côte en passant par les plages et les parcs avant de rebasculer sur les quartiers chics. Nous y trouvons ces magnifiques propriétés qui font le charme de la ville mais souffrons beaucoup de ces montés/descentes (plus sympas dans les courses poursuites des films qu'à vélo !).

Dernier jour et nous partons vers Concord pour assister à ce concert qui avait modifié notre programme de visite : Florence and the Machine avec en première partie Christine and the Queens. Sous la pluie, le froid mais les enfants ont bien résisté et nous avons passé une excellent moment.

Los Angeles (2 jours)

Si nous n'avions pas vu le concert en janvier, nous aurions tracé directement sur Los Angeles et serions revenus ensuite en voiture pour visiter San Francisco. De manière à coller avec notre programme, nous avons dû ajouter un jour de camping car, modifier nos réservations sur LA et rentrer de nuit depuis San Francisco après le concert.

Voici donc ce qu'il ne faut pas faire : sortir d'un concert à minuit et prendre la route pour 600 km avec les enfants qui dorment. Et parce que ce serait trop simple comme cela, nous rajoutons qu'il n'y a toujours qu'un rétroviseur qui fonctionne et qu'il a plu en rafales pendant tout le trajet. Un moment inoubliable qui s'est soldé par notre arrivée à l'hôtel à 6h00 du matin ... pour trouver porte close. Nous avons dormi un peu dans le RV et déposé nos affaires seulement à 9h00 puis enfin rendu notre imparfait mais attachant véhicule à l'autre bout de la ville.

Nous étions non loin d'Hollywood pour deux jours seulement et franchement, visiter les studios nous paraissait un peu trop commercial avec un coût prohibitif ($100 / pers au minimum). Qu'à cela ne tienne, nous nous rendons sur Hollywood Boulevard. Un mini Las Vegas en fait. Nous y trouvons des étoiles (d'Alvin et les chipmunks en passant par Ronald Reagan ou Marilyn) et tout le nécessaire pour dépenser au mieux son argent dans des souvenirs, avec des sosies, dans des musées du cinéma (avec costumes, films d'horreur ou accessoires de tournage) ou pour des sucreries. Sortis des grandes artères, nous retrouvons aussi la même faune que dans le centre de San Francisco. Deux jours nous ont donc largement suffit !

Nous louerons ensuite une voiture pour remonter sur Seattle et aurons l'occasion de voir quelques belles maisons de la ville en partant. Mais ce sera une autre histoire...

Ce Road Trip aura été fort en émotions et en découvertes. Il s'agit probablement du voyage le plus connu à effectuer aux USA. Beaucoup de tourdumondistes zappent cette destination car trop chère mais en évitant les pièges à touristes et en cuisinant le plus possible, nous avons collé avec les dépenses de l'Australie ou de la Nouvelle-Zélande. Alors, n'hésitez pas !

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