Argentine (et Patagonie chilienne)

N"hésitez pas à consulter aussi nos articles de blog sur l'Argentine.

Quand ?

Du 17 février 2019 au 5 mars 2019 avec, entre autres :

L'arrivée à Buenos Aires

Un vol jusqu'à Rio Gallegos

Un road trip en Patagonie

La traversée de la frontière chilienne vers Punta Arenas

Prise du ferry à Puerto Natales direction Puerto Montt


En bref...

Il est simplement impossible de visiter l'Argentine en 11 jours. La taille du pays, les zones désertiques et l'espacement entre les sites d'intérêt amènent à faire des choix douloureux. Après avoir tourné les options et les budgets dans tous les sens, nous avons donc fait une croix sur les mythiques Chutes d'Iguazu, sur l'Altiplano argentin (dont nous verrons le côté bolivien), sur la Patagonie "humide" de Florent Pagny (nous ferons le côté chilien), sur Ushuaia (trop loin) et sur Torres del Paine qui aurait fait doublon avec El Chalten. Nous nous sommes concentrés sur Buenos Aires et sur la Patagonie continentale.

Quelques chiffres comme toujours :

Budget estimé : 40€/pers/jour, réalisé : 44€/pers/jour.

Nous avons donc dépassé le budget de 11% malgré le fait que nous n'ayons fait aucune excursion.  Nous avons sous-estimé le facteur principal qu'est l'argent...mais nous en reparlerons plus loin. Nous avons aussi loué très cher notre véhicule, une fantastique Chevrolet Cruze sous-équipée, qui s'est avérée notre pire véhicule de ce tour du monde.

Villes visitées : Buenos Aires, Rio Gallegos, El Calafate et Punta Arenas (Chili)

 

Et aussi : des danses, de la steppe, des animaux étranges, des contrastes fabuleux de couleurs, de la viande et de la misère, un air de bout du monde et cette malédiction qui s'entend où que l'on pose nos pas : "Cambio ! Cambio ! Cambio !"

Ce que l'on a aimé

Le style de vie de Buenos Aires

L'Argentine conserve une place à part dans les pays latino-américains. On y ressent une certaine noblesse chez ses habitants. Est-ce l'amour du foot, du rugby ou plus probablement du tango ? On ne sait mais nous tombons immédiatement sous le charme de cette capitale. Nos trois jours passés ici ont conjugué le culturel, le touristique et le gastronomique pour le plaisir de tous. Nous avons apprécié de nombreuses choses mais s'il faut en retenir quelques-unes, les voici :

- L'incontournable Plaza de Mayo (Place de l'indépendance) et son palais présidentiel, la Casa Rosada. C'est une jolie place où l'on retrouve cathédrale, ministères et banques. Nous avons eu le privilège d'un baisser de drapeau par la troupe. En descendant sur le port, l'on aperçoit la frégate Presidente Sarmiento amarrée le long des quais avec au loin le vibrant quartier d'affaires Puerto Madero.

- Au sud, la Boca et son stade. Réserver à ceux qui n'ont pas peur des hordes de touristes qui circulent dans un quartier aux maisons bigarrées où l'art de rue s'exprime sur les façades. Si ce n'était la beauté du lieu, le racolage incessant nous aurait vite fait fuir. Il est toutefois possible de visiter quelques magasins plus authentiques dans des arrière-cours. Sortis de ces quelques rues, la route qui mène au célèbre stade de la Bombonera paraît bien calme, jusqu'à...

- San Telmo. Une remontée dans le temps. Des maisons coloniales, de toutes sortes, de toutes tailles. Des marchés d'art, des magasin d'antiquités, un chapelier, un bar français qui vante le 51 et bien sûr la Plaza Dorrego. On y prend un verre et l'on savoure le spectacle des danseurs de tango qui rivalisent de sensualité le temps d'une chanson d'époque. 

- Le quartier résidentiel de San Palermo, où l'on a visité le petit Musée Evita puis de jolis jardins botaniques et japonais. C'est ici que Lucian a fait la découverte des premiers animaux indigènes d'Amérique : les maras (vidéo du 20190221).

- Dernier petit bijou : Recoleta. On y retrouve le Musée des beaux arts, la Librairie El Ateneo, ancien théâtre reconverti (ci-dessus) et le cimetière de Recoleta. Ce dernier abrite des monuments grandioses dédiés aux défunts. Bien que très fréquenté, la paix règne sur ces morts qui reposent dans des tombeaux exposés à la vue de tous.

Enfin, nous vous recommandons de tester les excellents restaurants de la capitale que ce soit des pizzerias ou des parrillas.

Los Glaciares

Le Parc des Glaciers. Voilà ce qui nous a amené tout au bout du monde. La troisième plus grande calotte glaciaire (après l'Antarctique et le Groenland) est une immense étendue de glace d'où sortent quelques fleuves impressionnants. Ils portent le nom d'aventuriers ou grands hommes qui ont marqué le pays. Le roi des glaciers, c'est sans conteste le Perito Moreno, en mouvement constant pour lutter contre les eaux du lac qu'il essaie de repousser. Quel spectacle et quel contraste de couleurs ! Des milliers de personnes viennent chaque année pour saisir le moment où la glace se détache d'un de ses flancs pour s'effondrer dans un vacarme assourdissant dans les eaux du lac. On ne s'en lasse pas.

Il y en a aussi pour les randonneurs, avec Torres del Paine et El Chalten. Ce dernier n'est qu'un petit village perdu au bout du monde, où se côtoient les amoureux de la nature et des grands espaces où la marque de l'homme reste encore peu visible. Nous aurions bien prolongé un peu notre séjour en caravane dans cette vallée perdue...

La steppe patagonienne

Passés les contreforts des Andes et Los Glaciares, le reste de la Patagonie argentine n'est qu'une immense steppe battue par le vent. La présence humaine se fait rare et les quelques estancias où l'on élève le fameux agneau de Patagonie se comptent sur le bout des doigts. Bref, nous sommes dans le désert. La route s'étire souvent en ligne droite sur plusieurs dizaines de kilomètres. Cette immensité perdue donne le vertige. Le beige domine : sur les arbustes qui s'accrochent tant bien que mal à la terre infertile et sur les animaux (cygnes sur les lacs, vicunias, autruches, renards). Même le ciel semble plus bas. Étrange région où la station service devient lieu de rassemblement pour les rares humains, souvent amérindiens, qui survivent sur ces terres.

Cet air de bout du monde...

Quand vous regardez sur une carte du monde, c'est tout en bas à gauche. Punta Arenas, capitale de la région chilienne des Magallanes, est la (grosse) ville la plus au sud du monde. Peuplée en majorité de descendants de croates (!), elle constitue la dernière marque majeure de présence humaine dans ce détroit de Magellan qui sépare le continent de la Terre de Feu. 

On y retrouve quelques bâtiments intéressants ainsi qu'un bord de mer dédié aux héros qui ont traversé le détroit. Au loin croisent d'immenses paquebots...

Ce que l'on a moins aimé

Rio Gallegos

Capitale de la région de Santa Cruz, fortement peuplée, dirigée pendant de nombreuses années par Nestor Kirchner et sa femme, anciens présidents de l'Argentine, cette ville devrait avoir tout d'une grande. C'est tout le contraire qui nous a sauté à la figure. Nous n'y avons passé qu'une nuit et fort heureusement ! Rio Gallegos ressemble à un camp inuit perdu coincé entre la steppe désertique et un océan sale et froid. Une rue principale où l'on retrouve quelques rares magasins, des fast foods, des restaurants qui se comptent sur les doigts d'une main (le nôtre était la version sud américaine d'un resto chinois à volonté, assez bon toutefois), des routes défoncées et peu sures avec nombres de chiens errants. Quelques maisons en bord de mer sauvent les apparences mais sans plus. Passons vite, il n'y a rien à voir.

LA CRISE

Nous avons vite réalisé que nous étions maintenant en Amérique Latine, pays des inégalités. Le contraste est saisissant, entre une classe riche et bien dotée, des zones touristiques qui feraient pâlir d'envie certaines stations des Alpes et une classe populaire qui ne mange plus à sa faim.

L'Argentine vit depuis plus de 20 ans une crise monétaire sans précédent au point que le peso argentin se déprécie chaque jour et que l'évasion fiscale est monnaie courante. Nous l'avons appris à nos dépens. Il y a tout d'abord peu de distributeurs, qui délivraient, au mieux que 3000 ARS (75€ à l'époque mais 50€ six mois plus tard !), avec une jolie commission de 10% ! Les paiements par CB étant quasiment impossibles hors de la capitale, nous avons dû surveiller notre stock de dollars US pour avoir toujours suffisamment de cash sur nous. Une horreur ! De ce fait, le métier à la mode dans les rues de Buenos Aires est agent de change. Tous les 5 mètres, une personne vous crie "Cambio, Cambio !" pour changer nos $ et nos € contre une monnaie qui ne vaudra rien dans quelques mois. Ce cri est resté dans la mémoire des enfants qui nous le disent encore parfois.

30% de pauvreté, et cela se voit derrière les rues touristiques proprettes. A El Calafate où est mort Kirschner il y a 10 ans, la rue principale regorge de restaurants et de magasins bio. Un peu plus haut, les étalages dans les supermarchés où s'approvisionnent les locaux sont à moitié vides. C'est bien triste... Espérons que la crise n'affecte pas plus ses habitants au cœur généreux mais éprouvés par des années de restrictions.

Si c'était à refaire...

Avec deux petits mois de plus, nous aurions pu peut-être mieux cerner ce pays fascinant. En si peu de jours, nous avons pu avoir un bon aperçu tout en évitant la fatigue des longues distances. Mais nous étions si près de Bariloche, d'Iguazu ! Nous y retournerons sûrement un jour...