· 

La ruée vers le Nord

Voici les suites de notre périple dans l'Ouest Américain. Nous devons maintenant remonter de Los Angeles vers Seattle puis Vancouver et le Canada afin de reprendre un nouveau RV qui nous accompagnera pour toute la traversée d'ouest en est du continent.

Pour ce voyage de tout de même 2500km, nous avons loué un véhicule sur Rentalcars, à un prix correct, surtout si l'on rajoute le cashback de 7% avec iGraal. Les hôtels ont été réservés sur Booking, avec toujours les 4% de cashback d'iGraal. Nous pouvons envoyer la liste de ces établissements, très corrects et proposant des nuits pour 4 avec petit déjeuner entre 100 et 150€, en message privé.

Le prochain article portera sur la conduite aux USA/Canada et apportera plus de détails sur la route, ses dangers et ses commodités.

 

Nous voici donc au volant de notre Volkswagen Jetta dernier modèle pour une remontée de 12 jours au travers des 3 états parmi les plus progressistes et cools des Etats-Unis.

La Basse Californie (4 jours)

Il existe deux façons de rejoindre San Francisco à partir de Los Angeles : par l'interstate 5 que nous avions empruntée de nuit pour rendre notre camping-car lors de notre précédent voyage (bof bof) ou par la Highway 1 (ou parfois 101) qui serpente le long de la côte californienne. Nous avons privilégié 3 étapes en 4 jours afin de prendre notre temps pour découvrir cette zone un peu plus sauvage. Première étape : à nous Malibu !

Lompoc

Le trajet jusqu'à cette destination s'est révélé assez long. Tout d'abord, il a fallu atteindre l'aéroport pour récupérer le véhicule puis s'extirper de LA. Nous traversons quelques quartiers sympas puis nous dirigeons vers Malibu Beach, peu accessible sur cette route encombrée. On trouve enfin de quoi s'arrêter pour prendre quelques photos des dignes héritiers de David Hasselhoff et Pamela Anderson. Puis nous passons par Santa Barbara. Rien à dire ni à y faire, comme dans la série. Cette partie de la highway 101 n'est pas trop palpitante. Seul le petit village (touristique) de Solvang, avec ses maisons de style danois, mérite le détour. Lompoc où nous dormons a au moins le mérite de proposer de la restauration abordable et correcte et des supérettes avec de bons produits. On y fait aussi du vin mais la météo capricieuse ne pousse pas à rester bien plus longtemps dans le coin.

Pismo Beach

 

De Lompoc jusqu'à Pismo Beach, il n'y a qu'un pas que nous nous sommes empressés de faire. Exit les vignes et les champs où dominent la culture intensive, nous atteignons de nouveau le Pacifique. Mais cette fois-ci, loin de l'effervescence de LA. Et quel plaisir d'avoir la plage (presque) à nous ! Personne hormis les surfeurs n'ose s'aventurer dans les eaux glacées mais nous apprécions pouvoir descendre directement de l'hôtel sur cette longue plage d'une bonne dizaine de kilomètres pour goûter au vent marin. La ville possède aussi de nombreux restaurants où nous pouvons tester la seafood locale et Lucian s'est même rêvé en pompier. 

Monterey

Le trajet de Pismo à Monterey aborde la fameuse portion de la Highway 1 qui mérite sa réputation. Par endroit, l'on se croirait revenus sur les côtes ouest et est de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande

La route serpente le long d'une côte sauvage magnifique et vallonnée. De nombreux points de vue (lookouts) incitent à s'arrêter pour observer l'océan. Quelle surprise pour Lucian de découvrir lors d'un arrêt d'immenses troupeaux de lions de mer qui se prélassent au soleil entre deux parties de pêche ! Nous retrouvons plus loin des ponts qui enjambent les estuaires des petites rivières qui se déversent dans l'Océan. 

Nous quittons cet endroit qui respire le calme et arrivons à Monterey. Je m'attendais à une grande ville un peu cowboy avec des haciendas et des bâtiments hispaniques à profusion. Étrange, non ? Car lorsque petit je regardais Zorro le dimanche soir, il disait souvent qu'il partait pour Monterey. Alors forcément, j'ai été surpris en arrivant dans cette petite ville toute proprette mais charmante.

Le centre-ville abrite un marché artisanal où nous avons pu goûter la production locale de fraises, de myrtilles et.  d'excellents caramels mous. Au port s'étend une jetée qui regroupe de nombreux magasins de souvenirs et des restaurants de fruits de mer. C'est pour nous l'occasion de goûter notre première chaudrée (chowder), sorte de vol au vent de fruits de mer. Excellent avec une bière artisanale.

Napa (Californie, 1 jour)

Entre Monterey et Napa, il y a la Silicon Valley, Berkeley et tous ces endroits prestigieux d'où rayonne la high tech américaine.

Pour nous cela a surtout représenté une route interminable avec son lot de bouchons et d'échangeurs. Il nous a bien fallu plusieurs heures avant de franchir enfin la baie de Sao Pablo et goûter au calme revenu dans la vallée de Napa. Le temple du bon vin californien s'étire sagement le long de la rivière. Tout est propre, ordonné, coupé au millimètre. Trop peut-être. L'américanisation du vin c'est probablement aussi la culture intensive du raisin, tout en conservant les prix de grands crus bordelais. Difficile de trouver une bouteille agréable à moins de $40. Aïe. Nous nous résignons à payer ce prix pour un des rares producteurs de bio de la région (en fait un peu plus haut car la basse vallée transpire le pesticide...) et profitons d'une dégustation offerte par l'hôtel pendant que les enfants font trempette. Nous retrouvons les producteurs un peu plus authentiques le lendemain vers St Helena, avec leurs propriétés fleuries et leurs jardins soignés. 

Chiloquin et Crater Lake (Oregon, 2 jours)

Grosse étape aujourd'hui puisqu'il faut quitter la Californie pour l'Oregon. Finies les routes sauvages qui sautent de vallée en vallée, nous avons rejoint l'Interstate 5, qui relie la Californie à Washington, célèbre pour... sa monotonie !

C'est droit mais surtout c'est long. Il faudra s'approcher de la frontière nord de l’État pour que nous retrouvions avec l'impressionnant volcan Shasta (4300 m d'altitude) un relief qui nous plaise plus. Quoique... les 300 premiers km de l'I-5 ont assommé tout le monde et toute la voiture dort. De plus, le temps médiocre cache une bonne partie de la montagne. On sort sur la Highway 97 au village de Weed qui tire avantage de son nom depuis la récente légalisation du cannabis. Encore quelques dizaines de kilomètres et nous voilà dans l'Oregon. Notre première impression est... que la région est vide ! Encore plus que la Californie.

Notre hôtel à l'entrée de Chiloquin rassemble station service, supérette et casino. Le village semble perdu au bout du monde, avec son petit office du tourisme qui vend surtout l'artisanat local.

Nous sommes à une vingtaine de kilomètres de Crater Lake, accessible par l'unique route ouverte en cette saison. La route 62 comporte aussi d'étonnantes cheminées de fées formées par la dernière éruption du volcan quand l'eau recouverte par la cendre chaude s'est mise à bouillir. A première vue, on n'imagine pas qu'il puisse y avoir autant de neige encore sur ce volcan endormi mais il suffit de s'élever en direction du lac pour réaliser à quel point il peut tomber chaque hiver : 43 pieds (14m !). Encore qu'il n'y en a eu que 12 cette année... Notre randonnée, la première depuis longtemps, sera donc humide et froide sous un temps variable.

Portland (Oregon, 2 jours)

Plutôt que d'emprunter la monotone I-5, nous restons à l'est de la Chaîne volcanique des Cascades et remontons en direction de Portland en espérant voir des paysages plus agréables. La route est probablement plus belle mais nous ne retrouvons pas les grands moments de la Highway 1 ou les contrées désertiques et sauvages de l'Utah. L'arrière-pays de l'Oregon s'apparente à certains hauts plateaux du Massif Central, en plus sec.

Nous bifurquons à l'ouest vers le Mount Hood, gros volcan de la chaîne des Cascades. Nous profiterions bien de notre premier passage dans la forêt humide pour faire une randonnée autour de l'hôtel rendu célèbre par Shining. Malheureusement, la pluie nous suit sans cesse et nous passons notre chemin pour atteindre Portland.

Notre hôtel ne laissera pas un souvenir impérissable mais il a eu le mérite d'être abordable. Nous pouvons rejoindre rapidement le centre-ville où se trouve une fête foraine et un grand marché. Après un bon repas sur le site et ayant abandonné tout espoir de tester le meilleur donut des USA devant l'heure d'attente (photo 6), nous nous réfugions dans les parcs qui dominent la ville. Tout d'abord la Pittock Mansion, vaste manoir sauvé de justesse de la faillite d'un magnat de la presse nous offre un somptueux panorama sur Portland et les Cascades. Nous regagnons ensuite le jardin japonais et le jardin de roses. Des milliers de fleurs s'alignent devant nous : l'odeur est captivante.

Rainier et St Helens (Washington, 2 jours)

Nous voici depuis quelques jours au pays des volcans. Cela dit, nous n'avions pas encore eu l'occasion d'en voir de près. Alors pourquoi ne pas en profiter pour aller voir le plus célèbre d'entre eux : le Mont St Helens. Quarante ans après son éruption qui a tout ravagé sur des dizaines de km², le paysage est resté tout aussi apocalyptique. Les forêts renaissantes ont un côté hypnotisant mais passé le col qui donne sur le volcan, nous apercevons un monde de désolation. Le volcan, ou ce qu'il en reste, s'élève dans la brume tandis que la vallée de cendres qui s'étire à ses pieds nous rappelle certains endroits du désert d'Atacama. Le centre touristique présente toutes les étapes de cette éruption qui a traumatiéé l'Amérique. Nous avons notamment adoré le film qui se conclut par l'ouverture de l'écran sur une énorme baie vitrée où se dresse le volcan. 

Nous aurions aimé déjeuner avec St Helens en toile de fond mais la pluie nous a forcé à redescendre vers le Lac Coldwater plus en contrebas, avant de nous diriger plus au nord en direction du grand frère, le Mont Rainier.

Nous avions trouvé un petit hôtel, qui s'apparente plus à une maison d'hôte voire un B&B à Ashford, au sud-ouest du volcan. Splendide résidence, avec un étang et un petit sentier pédestre qui nous emmène dans la forêt. Depuis cet emplacement, nous avons pu tester les pentes du Mont Rainier bien qu'encore une fois, le temps et la neige ne nous ait pas encouragé à pousser plus loin. Nous y reviendrons probablement un jour, mais plutôt en période d'été.

Seattle (Washington, 4 jours)

Destination finale de notre road trip : Seattle. Nous abandonnons un peu à regret notre fidèle Jetta et prenons nos quartiers dans un Airbnb gay friendly mais sans trop de chaleur humaine. Très beau logement sauf que nous n'avons jamais rencontré nos hôtes qui vivaient dans la même maison et ont échangé par... sms !

Passée cette légère déception, nous avons tout de même apprécié la ville "la plus cool" des USA. Quatre jours ne sont vraiment pas assez pour profiter des îles et parcs alentours, des quartiers colorés et de son marché de Pike Place.

 

Si nous avons retrouvé à certains endroits du centre-ville la misère de Los Angeles, San Francisco et (un peu) Portland, nous avons été séduits par les quartiers de Capitol Hill et Space Needle. On sent que l'argent de Microsoft, dont le siège est à deux pas de là, déborde sur la ville. Les enfants ont notamment adoré le Bill&Melinda Gates Institute et les alentours du Musée de la Culture Pop (que l'on a pas fait, on regrette !). Une très bonne expérience pour conclure notre passage sur la côte ouest des USA.

Douze petits jours pour traverser l'ouest des USA du nord au sud, cela fait court. Le temps de mai ne nous a pas non plus aidé et nous avons dû raccourcir voire annuler de nombreuses visites. Mais nous avons aussi goûté à un autre type de voyage, plus mobile qu'avec le RV, ce qui nous a permis de mieux apprécier les villes.

Nous sommes maintenant à deux pas de la frontière canadienne. Nous prenons un bus et à nous Vancouver !

A suivre...

Écrire commentaire

Commentaires: 0