Birmanie (Myanmar)

Quand ?

19-20 novembre à Mandalay pour visiter les anciennes capitales

20-23 novembre à Bagan pour voir des milliers de pagodes

24-26 novembre pour profiter de la douceur du Lac Inle

27-29 novembre à Rangoun pour notre dernière pagode...

Départ de Rangoun vers Phuket

 

NB : Le pays s'appelle désormais Myanmar mais nous avons préféré garder les anciennes dénominations Birmanie/birman et Rangoun (au lieu de Yangon).


Bilan sur la Birmanie

Ne sachant pas ce à quoi nous attendre, nous avions réservé à la Birmanie le même traitement que le Cambodge : 10 jours seulement. Alors encore une fois, il a fallu faire un tri. Nous avons gagné pas mal de temps en évitant les passages aller/retour par la frontière terrestre. C’était décidé : nous arriverions au nord par Mandalay et nous repartirions de Rangoun. Exit les transports en bus incertains depuis la Thaïlande. Finalement, cela nous a permis de visiter 4 sites : Mandalay car c’est la deuxième ville du pays, avec de glorieuses ruines de ses capitales passées ; Bagan car c’est l’incontournable de la Birmanie ; Le Lac Inle pour les paysages et la douceur de vivre du pays Shan et enfin Rangoun, l’ancienne capitale au passé britannique marqué. Et il resterait encore tellement à faire si l’on regarde les blogs dédiés à ce pays ! Mais voilà, le temps nous était compté…

Quelques chiffres comme toujours :

Budget estimé : 30€/pers/jour, réalisé : 33€/pers/jour. Encore un pays pour lequel nous avons (presque) respecté le budget ! D’accord il faut dire que voyant les dérives du Vietnam et du Cambodge, nous avions anticipé et remonté le budget de 25 à 30€ mais il n’y a pas que cela, vous verrez ci-dessous.

Villes visitées : 4 soit une moyenne de 2,5 jours par endroit. A ceci-près que par rapport au Cambodge, nous avons fait les trajets de nuit, ce qui nous a fait économiser 2 nuits d’hôtel tout en optimisant notre temps de visite.

Et aussi : 3 bus de nuit, une pléiade de transports différents, une junte invisible mais omniprésente, un grand bol d’air frais, 2 touristas, des gens adorables, des sourires un peu moins, des rues rouge-sang, le passé colonial, une autre écriture sibylline avec plein de petits ronds, et des pagodes, des pagodes et encore des pagodes.

Tout d'abord quelques conseils en vrac...

L'habillement : Les pagodes sont des lieux sacrés donc on ne tolèrera pas de jambes ou d'épaules nues : prévoyez la tenue adéquate ! Vous devrez aussi enlever vos chaussures (et chaussettes) à chaque fois. C'est pourquoi les claquettes sont idéales si vous partez en visite à Bagan notamment.

Transport : tout se négocie à l'avance (tuk tuk, taxi, location de vélo/ebike, etc.). Commencez par diviser le prix par 2 (et par 10 pour les souvenirs). Entre les villes, nous avons privilégié les bus de nuit : cela économise une nuit d'hôtel et vous optimise votre temps sur place. On a testé 2 compagnies (OK Bus et JJ Express) mais seule JJ Express nous a vraiment plu (voyage tout confort avec couvertures, repas, tablette avec films et jeux).

Nourriture : Locale, bonne et peu chère. Entre 6000 à 20000MMK pour 4, boissons et desserts compris.

 Argent : Tout payer en kyats (en arrondissant, 10000MMK = 6€) en ayant retiré à chaque fois le maximum au DAB soit 300 000MMK (6000MMK de frais).

Ce qu'on a aimé

La Birmanie est la première ancienne colonie britannique que nous avons visitée. De ce glorieux passé restent quelques vestiges ainsi que des bizarreries. L'ancienne capitale, Rangoun, regorge d'anciens bâtiments coloniaux au style "british" très marqué. On a particulièrement apprécié le très typique train circulaire de Rangoun qui permet de faire un grand tour de la ville en 3 heures pour la somme dérisoire de 200MMK. Pour notre part, et faute de temps, nous l'avons pris que pour aller en centre ville. Dépaysement garanti.

La Birmanie a aussi renié une partie de son passé. Entourée d'anciennes colonies britanniques ou de pays roulant à gauche (comme la Thaïlande), le pays a décidé voilà 50 ans de rouler à droite et d'adopter le système métrique. Et nous voilà donc dans un pays où l'on roule à droite mais où la majorité des véhicules ont le volant à droite ! Où ils ont tout simplement converti les anciennes limitations de vitesse de 30 miles/h à... 48 km/h ! Très amusant. 

La Birmanie c'est aussi un pays low cost, non encore contaminé par le tourisme de masse. Nous avons mangé pour très peu, en général pour 5 à 12€ pour 4, boissons comprises. Les tuk tuk de Mandalay nous ont fait visiter la ville et les environs pour 15€ la journée, en nous accompagnant et nous expliquant (dans un anglais parfois approximatif) les monuments visités.

Notre cooking class à Bagan nous a familiarisé avec une cuisine qui combine les influences chinoises, indiennes et indochinoises. Un pur régal.

Et tous ces gens, au visage souriant et toujours prêts à rendre service. Et bien sûr Lucian, qui attire les regards et les appareils photos, jusqu'à se faire offrir des mandarines par un vieux monsieur dans le train circulaire...

Nous étions aussi venus en Birmanie pour voir des Bouddhas. Et nous n'avons pas été déçus ! Il y en a de toutes sortes : des gros, des maigres, des assis (pour la plupart), certains debout, d'autres couchés, des colorés, des dorés, des délavés par les éléments, des mosaïques, des fresques millénaires, des statuettes aux statues de plus de 10 mètres de long ! Il y en avait pour tous les goûts. Avec partout cette impression de calme et de sérénité. 

D'ailleurs lorsqu'on parle de Bouddha, nous sommes probablement allés un peu vite. Un Bouddha n'est généralement pas à l'air libre. Il est dans une pagode. Par extension, c'est le terme générique que l'on utilisera pour les stupas (qui abritent une relique du Bouddha, typiquement un os, dent ou cheveu), temples (tombeaux des rois), monastères (où sont les moines) et bibliothèques. Nous en avions visité quelques unes au Vietnam, arpenté le Wat Arun à Bangkok mais c'est sans commune mesure avec ce que nous avons vu à Mandalay, Bagan ou Rangoun.

On retiendra le temple de l'avant-dernier roi de (haute) Birmanie, Mindon, à Mandalay, avec son livre le plus long du monde, où chacune des 729 stupas blanches abritent une page gravée du canon bouddhiste. Il y a aussi l'ancienne capitale Ava, avec sa tour de Pise et ses monastères de pierre ou de tek. Il y a surtout Bagan, et ses 10000 (!) pagodes, toutes plus belles les unes que les autres qui nous montre qu'à l'époque où l'on construisait des cathédrales, d'autres merveilles étaient réalisées à l'autre bout du monde. C'était tellement magique, qu'on en a boudé la pagode Shwedagon à Rangoun, malgré ses 60 tonnes d'or qui la recouvrent.

Pour compléter la beauté de ce pays, nous avons connu des paysages sublimes, en particulier à Inle. Un temps clément (16°C le matin, 28°C l'après-midi), un lac sublime niché au milieu de montagnes qui nous attendaient pour des treks que nous ferons...une autre fois on l'espère !

Ce qu'on a moins aimé

Après cette description idyllique, il faudrait bien trouver quelques désagréments à ce pays.

Tout d'abord, 2 d'entre nous ont été malades sans que la raison en soit connues. Cette petite intoxication alimentaire nous a quand même bien gêné lors d'un trajet.

Second désagrément : la présence invisible de la junte. Vous est-il déjà arrivé de devoir payer avant d'arriver sur un site ? C'est le cas ici. Vous arrivez sur la zone de Bagan ou d'Inle et vous trouverez un barrage avec des gars sortis de nulle part qui feront payer à tout étranger 20$ pour pouvoir avoir le droit de loger dans la ville ! On pourrait penser que cela sert à la préservation des monuments mais lorsque l'on sait que les pagodes sont soit entretenues par des dons d'autres pays ou par des particuliers, on se demande dans quelle poche va tout cet argent. Les gens ont le cœur sur la main et sont toujours prêts à vous aider mais on ressent parfois cette désagréable impression que certains sont trop curieux pour être totalement désintéressés. 

On voit tout au long de la journée des feux autour du lac Inle. Cela est dû à une technique ancestrale de la population pour défricher les terres avant de cultiver. Cette culture sur brûlis n'aurait rien d'étonnant mais parfois l'odeur du feu avait quelques relents de plastique brûlé. La raison en est très simple : il semble que le recyclage ne soit pas encore le fort de la Birmanie. Dans des régions reculées comme Inle, la gestion des déchets, toute origine confondue, se fait tout simplement en les brûlant. 

Nous avons été très surpris de voir des bus, tels que ceux que nous avons pris, s'arrêter au bord de la route et faire un petit feu des bouteilles en plastique utilisées par les voyageurs.

C'est profondément dommage que la taxe pour la junte ne profite pas au développement d'infrastructures de recyclage.

Mandalay, la deuxième ville du pays, est déjà envahie de chinois qui ont immigré massivement dans les années 80. Certains sites commencent à être pris d'assaut par les touristes chinois. Nous avons vécu un coucher de soleil ubuesque à Bagan. Nous étions une dizaine d'occidentaux à attendre le coucher de soleil sur une pagode quand soudainement, 8 chinois équipés d'appareils avec des objectifs de 2 kg sont arrivés avec leurs trépieds pour se mettre derrière nous. Puis vinrent les mariés pour un shooting photo ! Hallucinant !

Mais il y a surtout quelque-chose qui nous a effaré : le bétel. Un homme sur deux a un sourire qui ferait pâlir d'envie Dracula. Tout le monde crache dans la rue qui se retrouve tâchée de marques rouges. Au début, on croyait même que c'était du sang. Ce mélange de noix et de feuilles aux vertus stimulantes est le prélude d'un futur désastre sanitaire qui fera sans doute naître des vocations chez les chirurgiens dentistes et les cancérologues de ce pays.

En bref, on y serait bien resté un peu (beaucoup) plus...

La Birmanie est belle et nous n'aurions pas regretté de passer au moins un mois dans ce magnifique pays. Nous avons encore plein d'images dans les yeux de notre visite : on y retournera sûrement, bientôt j'espère...