Notre voyage au Vietnam

Quand ?

Arrivée le 9 octobre 2018 à Hanoi

Visite de Ninh Binh le 12/10

Baie d'Halong (Bai Tu Long) et Yen Duc Village les 14-15/10

Hué du 16 au 18/10

Hoi An du 18 au 20/10

Dalat les 21-24/10

Saigon les 24-27/10 avec journée à My Tho le 26/10

Phu Quoc du 27/10 au 2/11

Passage d'Ha Tien vers le Cambodge le 2 novembre


Bilan sur le Vietnam

Pour tout vous dire, nous avons quitté le Vietnam un peu à regret. Était-ce parce que c’était notre première destination ? Probablement un peu, mais il n’y a pas que cela. Vous le verrez dans les lignes qui vont suivre mais le Vietnam nous a beaucoup plu de par sa beauté, son style de vie et son dynamisme. Ce pays bouillonnant et en pleine transformation recèle des trésors cachés que l’on voit s’effacer petit à petit devant le tourisme de masse. Nous ferons ici un bilan de ce qui nous a plu et moins plu avec nos petits conseils basés sur ces 4 semaines inoubliables.

Quelques chiffres tout d'abord :

Budget estimé : 25€/pers/jour, réalisé : 39€/pers/jour. Il faut dire qu'on a commencé en fanfare (c'est bête à dire mais on se croyait en vacances...) et qu'il faut bien se faire un peu la main.

Villes visitées : 6 soit une moyenne de 4 jours par endroit.

Et aussi : 1 train de nuit, 1 bus de nuit, 2 bus de jour, 1 avion, 1 bateau, 2 pirogues, 2 vélos, plein de scooters, 1 CB piratée (en ligne ?), des dongs à l'image de l'oncle Ho par milliers, 2 doudous perdus, 1 cahier de cours aussi et zéro chapeau pointu...

Ce qu'on a aimé

Du Vietnam, on entend souvent parler de la Baie d’Halong et ce n’est pas un hasard s’il s’agit de l’une des 7 Merveilles du Monde. Il n’y a pas d’exagération et que ce soit Bai Tu Long (partie un peu moins touristique qu’Halong), la région de Ninh Binh (aka. « la Baie d’Halong terrestre »), les hauts plateaux centraux de Dalat ou les plages immaculées d’Hoi An ou de Phu Quoc, nous en avons réellement pris plein les yeux tout au long de notre séjour.

Nous avons rencontré un pays où se mêlent intimement le passé Viet, l'époque coloniale, la guerre du Vietnam et la modernité. Étrange atmosphère parfois saupoudrée de propagande communiste, seule marque présente du gouvernement dans cette société nouvelle où le capitalisme et la consommation de masse ont finalement vaincu.

Outre les paysages, la gastronomie vietnamienne vaut vraiment le détour. Un peu réticents au début, nous avons vite pris le coup de la street food où l’on mange sur des mini tables et assis sur des tabourets plus adaptés aux jeux de dinette de Lucian qu’à nous. Il nous faudrait une pleine page pour décrire tous ces plats que nous avons apprécié mais l’on retiendra : le Pho Bo (soupe de nouilles et d’herbes avec des lamelles de bœuf, que l’on peut manger au petit déjeuner ou à toute heure), les Banh Mi (sandwiches), les salades fraîches, le Banh Xeo (crèpes fourrées), les barbecues faits devant nous et les innombrables smoothies (Mangue, ananas, avocat, ...) dont nous avons raffolé tout au long de notre séjour. On ne vous le cache pas, nous n'avons pas maigri mais... c'est pour la bonne cause.

A lire les différents guides, on s'attendait à plus d'incivilité et d'attitude purement mercantile aussi mais il faut croire que l'on a eu de la chance. Était-ce du fait de la basse saison ou bien d'un tour de vis du gouvernement ? Toujours est-il qu'à de rares exceptions près (que l'on détaillera ci-dessous), nous avons rencontré des personnes souriantes avec le cœur sur la main. Coup de chance, Lucian était la star incontestée et suscité des vagues d'admiration "He's so cute!!!" à chaque passage. Cela a probablement beaucoup aidé.

 

Ce qu'on a moins aimé

On croirait presque que tout est rose au pays de l'oncle Ho et que nous allons y rester. Tout de même... La chaleur est quand même difficilement supportable à la longue, encore plus lorsqu'elle est combinée à cette moiteur qui vous rappelle le hammam dans lequel vous suez au bout de 5 minutes. Nous avons pris de beaux coups de soleil et avons parfois capitulé tellement il faisait chaud par certains moments. Les bords de mer et surtout Dalat ont été des moments de récupération physique. Par contraste, nous avons parfois supplié le conducteur de supprimer la climatisation dans le véhicule car nous grelottions même avec notre doudoune !

Tiens parlons-en des conducteurs : souvent présentés par les guides comme les Michael Knight modernes, c’était surtout de dangereux malades qui doublaient indifféremment par la gauche ou la droite à grands renforts de coups de klaxon. Avec une constante : moins il y a d’amortisseurs, moins ils freinent en vue des nids de poule. Ambiance fête foraine garantie !

Asie oblige, la pollution sonore, visuelle et chimique est omniprésente. Dans les grandes villes, les klaxons nous agressent et les fumées d’échappement des innombrables scooters nous prenaient à la gorge. Les détritus s’accumulent dans les rues pour au long de la journée mais tous les commerçants nettoient devant leur magasin le soir. C’est moins le cas des campagnes où le plastique fait des ravages sur les bords des routes. Les environs de Dalat sont littéralement envahis de serres notamment pour l'horticulture, avec des conséquences désastreuses pour la forêt et les paysages.

Les vietnamiens ont vite compris que les montagnes calcaires qui ne servaient pas à attirer des touristes pouvaient au contraire produire du béton et l’on voit ça et là des collines qui disparaissent sous les coups des bulldozers en même temps qu’apparaissent de délirants palais appartenant aux membres du parti qui dirigent des pans entiers de l'industrie. Les bords de mer connaissent une bétonisation galopante et inquiétante. Nous avons été surpris du nombre de « resorts » en construction entre Hoi An et Da Nang mais ce n’était rien à côté des immenses complexes en construction sur 35km de côtes de Phu Quoc destinés à accueillir plusieurs millions de touristes. Quel dommage !

Cela ferait partie du folklore si ce n'était pas si grave. Le parti communiste reste tout de même très présent et l'on ressent de forts relents de propagande dans certains musées comme dans les prisons d'Hanoi et Phu Quoc (Coconut Island Prison). On y voit des reconstitutions de héros du peuple maltraités soit par l'infâme colonisateur français soit par le tyran américain. Dans ces scènes de reconstitution à sens unique, une panoplie d'instruments de torture dénote avec l'héroïsme des 25 prisonniers qui ont pu s'échapper en 15 ans.

On vous a fait l’éloge de la gastronomie vietnamienne mais sachez tout de même qu’à l’exception du café « fouine » et du « egg coffee », le café vietnamien (glacé, sucré et laissant ce goût de vieux café brûlé de la veille) est particulièrement indigeste. Cela a parfois été un vrai parcours du combattant pour obtenir un café chaud et buvable.

Recommandations/choses à faire

Notre plus grand soucis a été de vivre à la française : on se lève tard car on dîne et on se couche tard. Le rythme ici est calé sur celui du soleil. Se lever tôt permet de mieux profiter des marchés et de la (relative) fraîcheur, quitte à faire une sieste au plus fort de la journée. Nous avons souvent traîné à faire les devoirs le matin pour sortir vers midi et suffoquer sous le soleil brûlant.

Passé le moment de surprise avec la circulation et lorsque vous aurez compris que la loi du klaxon est toujours la plus forte, il est recommandé de louer un scooter pour circuler plus facilement sans prendre en permanence les taxis. A propos de ces derniers, on a souvent remarqué que ceux qui nous attendaient à la gare, à l'aéroport ou aux terminus des bus pratiquaient des tarifs souvent 3 à 5 fois plus forts que la normale. Dans les grandes villes, l'application Grab fonctionne parfaitement pour trouver un chauffeur correct. Sinon nous conseillons les taxis verts qui ont un compteur et vous feront une course de quelques km pour 20 à 50000 dongs (1-2€).

Pour finir avec les déplacements, nous avons testé les trains, les bus et l'avion. Certes l'avion est bien plus pratique mais environ 3 fois plus cher que le bus et pollue grandement.

Le Vietnam possède une ligne ferroviaire Hanoi-Saigon peu efficace mais qui comporte des trains de nuit. C'est relativement abordable et plus confortable que les bus car l'on souffre moins des irrégularités du bitume et de l'humeur du conducteur. Nous sommes montés à 22h à Hanoi et sommes arrivés à Hué en fin de matinée. Le petit déjeuner, à base de riz gluant qui colle bien à l'estomac et de porc bouilli, est gracieusement offert...

Nous avons privilégié les voyages de nuit pour nos longs trajets. Tout d'abord car nous voyions peu le temps passer. ensuite parce que cela économise une nuit d'hôtel et ne gâche pas une journée qui aurait pu être consacrée aux visites. Et puis finalement, car c'était somme toute rigolo et assez confortable...  

Ci-contre : Lucian qui teste sa couchette dans le bus vers Nha Trang.

Concernant les hôtels, il n'est pas nécessaire de viser le grand luxe. La plupart des guesthouses, hôtels 1 à 3 étoiles proposent des séjours à des prix très abordables. La plupart proposent un service de nettoyage pour 20-30000 dongs/kg et si ce n'est pas le cas, il y aura automatiquement un "laundry" dans votre rue. Il est préférable de choisir un hôtel avec petit déjeuner offert, ce qui nous a bien calé la plupart de la journée. Les fruits de saison proposés comprennent en général pastèque, banane, ananas et fruit du dragon. Essayez les pho !

La gastronomie, nous vous en avons fait l'éloge tout au long de cette page. Laissez-vous entraîner dans la streetfood, les marchés et les petits restaurants. En général, plus vous mangerez local (et épicé), moins vous serez malades.

Les vietnamiens parlent peu l'anglais et le français. Il est donc nécessaire d'apprendre les basiques du vietnamien (bonjour, merci, combien, chaud (pour le café), etc.) pour se faire comprendre dans certaines situations .

Enfin, nous avons peut-être été très chanceux car octobre est l’époque de l’année à cheval entre la saison des pluies et la haute saison dans le sud. Les plages étaient vides, les marchés peu encombrés et les zones touristiques ne dégorgeaient pas encore leur flux maximal de touristes. Paradoxalement, nous n'avons eu que deux averses importantes (à Dalat et à Phu Quoc). Choisissez bien votre époque car il parait aussi qu'en hiver la région d'Hanoi et Sapa peut être très froide...

Choses à éviter

On en a fait des bêtises ! Si c'était à refaire, on éviterait un certain nombre de choses. Notamment :

Les tours organisés dans les grands spots touristiques. Nous le savions pourtant en lisant d'excellents blogs tel que celui de Brice. Nous avons été relativement chanceux à Ninh Binh mais cette sensation d'être juste une pompe à fric que l'on fait défiler à la chaîne sur des attractions surfaites s'est faite ressentir à Halong et à My Tho. 

Il n'y a rien de plus désagréable que le guide qui vous fait sa déclaration d'amour ("you are my family") puis vous entraîne à la queue leu leu ("one by one") pour voir un serpent, une danse folklorique, une grotte trop mignonne ou une rivière encombrée de pirogues. C'est bien sûr sans compter les faux commerçants locaux qui restent debout derrière vous avec une attitude oppressante qui vous encourage très fortement à acheter au prix fort le produit artisanal "made in l'usine d'à côté".

Si vous tenez à visiter ces endroits paradisiaques tel que le delta du Mékong (Can Tho, My Tho), alors il faut loger sur place la veille, vous lever tôt et visiter un maximum avant que le flux de touristes de Saigon n'arrive.

Oubliez aussi de consommer dans les spots à touristes (telle la plage de Sao Bao à Phu Quoc) : les boissons étaient 2 fois plus chères qu'ailleurs, la nourriture peu attirante et comble du comble, on nous a proposé des transats au prix de 5€/pièce ! Échaudés par l"expérience de My Tho, nous avions décidé d'y aller par nous-même en scooters. Et donc nous sommes repartis aussitôt...

Enfin, les cocktails ne sont pas géniaux (parfois trop, parfois pas assez dosés), la bière locale est une blonde assez moyenne  et le vin de Dalat est un vin de table très correct. Seul le rhum local de Phu Quoc nous a bien plu.

Hanoi / Nord

Nous n'y sommes pas restés très longtemps. Il aurait fallu dormir vers Ninh Binh pour prfofiter au mieux de cette région. Il reste encore la station de Sapa et les treks dans la montagne à faire pour une prochaine fois.

Dalat

Des serres, des russes et des fouines. A visiter hors saison pour éviter la foule. La ville de Yersin, avec son climat tempéré, est parfaite pour faire un break.

Hué

Des beaux temples, une citadelle magnifique mais 2 jours suffisent pour s'imprégner de l'histoire glorieuse de l'Annam.

Saigon

On nous avait vendu le pire mais on s'y est vraiment plu. Plus respirable qu'Hanoi, imprégnée d'une histoire tragique, ce melting pot des cultures vietnamiennes et occidentales nous a beaucoup plu. A refaire, combiné avec le delta du Mékong (Can Tho) mais en logeant sur place cette fois.

Hoi An

Une plage immaculée et propre. Une copie de Nha Trang mais à taille humaine, agréable et à la gastronomie la plus complète que l'on ait vue au Vietnam. Un "must see" pour nous.

Phu Quoc

Une eau limpide, des logements abordables et confortables. A profiter du nord rapidement, avant sa transformation en gigantesque camp de vacances pour les russes et les chinois.