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Sur les contreforts des Rocheuses

Nous voilà partis de Yellowstone avec des images plein la tête. Direction Red Lodge via la Route 212. Une simple balade d'un peu plus de 100km pour rejoindre la civilisation. Bref, nous avons pris notre temps pour quitter Yellowstone, croyant que nous en avions pour un peu plus d'une heure à rejoindre notre camping.

Ça c'était la théorie. En pratique, nous avons commencé par descendre au fond d'une vallée puis nous avons remonté un premier col. La route, quasi déserte, tournoie, serpente sous la roche à nu et monte encore. Nous croisons le Top of the World, petite maison isolée annoncée comme le dernier point de civilisation sur la route... étrange ! D'autant plus que le temps se couvre et nous apercevons bientôt les premières traces de neige au bord de la route. Pas de réseau bien évidemment d'où la sempiternelle question : "Mais qu'est-ce qu'on fout là ???"

Ca monte, descend un peu puis ça remonte encore. C'est sans fin. Et voilà qu'il neige maintenant ! Nous voyons des congères de plusieurs mètres dans certains virages quand enfin nous atteignons le sommet. 10947 pieds, soit 3336 mètres ! Mais quelle idée de faire des routes aussi hautes aussi ?

Nous prenons la route de la vallée, avec un arrêt pour sympathiser avec une famille de chipmunks et descendons avec de grands lacets par une route qui ferait pâlir la montée de l'Alpe d'Huez.

Nous arrivons à Red Lodge à la tombée de la nuit, après 3 heures de virages sur la Beartooth Highway. Nous ne savions pas que c'était l'une des plus belles "Scenic Drive" des USA, empruntée pour la première fois par le Général Sheridan, héros de la Guerre de Sécession et des Guerres Indiennes, et réouverte depuis une semaine...

Nos deux campings de Red Lodge puis Sheridan le lendemain n'avaient rien d'exceptionnel, si ce n'est une concentration anormale de moustiques téméraires et agressifs. Nous suivons l'Interstate 90 direction le sud puis l'est. Des collines s'étendent à perte de vue sous un ciel menaçant qui nous rappelle que nous approchons les plaines centrales sujettes aux tornades en cette saison.

Nous traversons une rivière dont le nom nous interpelle : "Bighorn" et sortons à la sortie suivante pour visiter l'un des monuments de l'histoire américaine : "La bataille de Little Bighorn". Des batailles comme cela, il y en a eu des milliers en Europe mais tellement peu aux USA (en plus, ce fut une défaite !!!) que les américains ont fait tout un pataquès pour 300 soldats inconscients et trop sûrs d'eux qui ont attaqué et se sont faits tailler en pièce par des indiens 10 fois plus nombreux. Le garde du parc décrit avec emphase et passion à une foule médusée la charge de ces cavaliers exterminés jusqu'au dernier alors qu'ils croyaient n'avoir à faire qu'à des femmes et des enfants apeurés.

Au delà de cette mise en scène excessive comme nos amis américains savent si bien le faire, cela n'en reste pas moins un site sublime, aux collines couvertes d'herbe folle et baignées par un ciel menaçant.

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